Etiologie : Anomalie génétique récessive touchant le gène KIF1C (1) chez les bovins de race Charolaise.
Epidémiologie : Affecte aussi bien les mâles que les femelles, âgés entre 6 et 36 mois. Elle peut toucher des animaux pure race Charolaise mais aussi des animaux croisés (2). Au sein d’un élevage, 1 à plusieurs nouveaux cas par an peuvent être observés, plusieurs années de suite (3).
Signes cliniques évocateurs :
- Parésie progressive des membres postérieurs, évoluant sur plusieurs mois à plusieurs années (3), à l’origine d’une ataxie.
- Signes cliniques plus marqués suite à un exercice et plus discret après une phase de repos.
- Lorsque l’animal est immobile, des défauts d’aplomb et des positions anormales des membres peuvent être visibles (3).
- L’ataxie s’étend progressivement aux membres antérieurs (3), et l’animal présente un décubitus avec incapacité à se relever vers l’âge de 2 ans.
Autres signes cliniques :
- Possible comportement agressif, des défauts de proprioceptions et une raideur de l’encolure.
- Lors de la miction, les animaux peuvent présenter des difficultés à maintenir la position, et des tremblements des muscles de la queue et des postérieurs peuvent être visibles (2). Chez les femelles, l’émission d’urines par petits jets est décrite (3).
- Dans les situations d’excitation, des mouvements de balancier de la tête sont décrit (2).
- L’animal ne présente pas d’hyperthermie et garde un appétit et une prise de boisson normale (3).
Diagnostic différentiel : (3)
- Avec les affections locomotrices (atteinte podale, arthrites, dysplasie coxo-fémorale) souvent suspectées en début d’évolution.
- ESB (si bovins > 2 ans)
- Affections médullaires (traumatisme au niveau de la colonne vertébrale, ostéomyélite vertébrale)
- Paralysie due aux tiques
Diagnostic expérimental :
- Présence de plaques éosinophiles à l’histopathologie dans la substance blanche de l’encéphale et de la moelle épinière (2,3).
- La clinique ne permet qu’une suspicion de la maladie, l’analyse histopathologique des tissus nerveux étant le seul moyen d’obtenir un diagnostic de certitude (4).
Pronostic : Très sombre, issue toujours fatale.
Traitement : Euthanasie.
- Prévention :
- Retirer les animaux atteints de la reproduction, et leurs ascendants (3).
- Un test moléculaire a été mis au point par l’INRA et permet le dépistage des animaux atteints (4).
Sources :
- Duchesne A, Vaiman A, Frah M, Floriot S, Legoueix-Rodriguez S, Desmazières A, et al. Progressive ataxia of Charolais cattle highlights a role of KIF1C in sustainable myelination. PLOS Genet. 1 août 2018;14(8):e1007550.
- Francoz D, Couture Y. Manuel de médecine des bovins. Med’com. 2014. 704 p.
- Institut de l’Elevage. Les maladies génétiques : L’ataxie progressive des bovins charolais. In: France Agricole. 2008.
- Duchesne A. Ataxie progressive en race Charolaise [Internet]. 2019 [cité 9 avr 2020]. Disponible sur: https://www.onab.fr/Anomalies-identifiees/L-ataxie-progressive-en-race-Charolaise