Foudroiement

Étiologie : Un éclair, la foudre, touchant l’animal ou les animaux.


Épidémiologie : touche les bovins à l’extérieur (pâtures). Le foudroiement peut toucher un seul animal isolé, ou un troupeau entier. Souvent, les animaux sont touchés par l’action indirecte de l’éclair, qui frappe un arbre proche et dont le courant se propage alentour, affectant les bovins (1).


Signes cliniques : (1) On parle de fulguration si l’animal est retrouvé mort, de foudroiement ou d’électrocution s’il est encore en vie.

  • Fulguration : Mort subite. Celle-ci est causée par 3 mécanismes lors du passage du courant dans le corps :
    • Une asystolie
    • Une fibrillation ventriculaire
    • Un arrêt respiratoire suite à une inhibition des centres respiratoires centraux (1).
    • L’animal est souvent retrouvé avec une corne plantée dans le sol, sans aucune marque de pédalage ou de mouvements agoniques.
  • Foudroiement : Pour les animaux ayant survécu : rare.
    • Etat de mort apparente (syncope, immobilité) avec une cyanose de la face et un liquide spumeux hémorragique au niveau des naseaux et de la bouche.
    • Des animaux dont la tête a heurté le sol peuvent présenter une commotion avec des signes cliniques nerveux en hypo (état de mort apparente) ou des crises convulsives.
    • Si les animaux sont aptes à se déplacer, une ataxie peut être présente, avec une para ou une hémiplégie, des alternances de phases de dépression et d’hyperesthésie, un nystagmus, une cécité possible et une paralysie des nerfs faciaux, avec de nombreuses hémorragies possibles (oreille, naseaux, bouche, bronches ou voies urinaires plus rarement).
    • De rares brûlures peuvent être visibles.
    • Évolution souvent fatale à court ou moyen terme, mais des rémissions sont possibles, même si les dommages nerveux sont souvent irréversibles.

Diagnostic différentiel : avec les autres causes de morts subites


Diagnostic expérimental : Le diagnostic de certitude est très difficile, voire impossible sur un animal putréfié, sur lequel la présence de brûlures ne peut pas être confirmée (1). Le diagnostic de certitude ne peut être posé que si plusieurs « présomptions concordantes » sont toutes rassemblées (1):

  • Évidence d’une mort subite (animal ayant été vu moins de 24h avant la constatation du décès, et qui semblait parfaitement bien portant à ce moment-là)
  • Tableau lésionnel compatible avec une fulguration 
  • Élimination des autres causes de mort subite
  • Contexte local orageux
  • Preuve de la chute de la foudre près du cadavre (facultatif)
  • A l’autopsie : Des lésions cutanées (brûlures) sont présentes dans 90% des cas : punctiformes, linéaires, en arborescence… des poils grillés peuvent être observés. Animal présentant un « crépitement » (gaz dans les tissus) mais avec des muscles intacts, à pH acide. Des fractures, dues à la chute mais surtout à la contraction musculaire intense et au passage de l’onde de choc peuvent être observées, notamment la dernière vertèbre lombaire et la première sacrée. Des pétéchies hémorragiques sont visibles sur le larynx, la trachée et les bronches dans 75% des cas, avec une congestion et un œdème pulmonaire. Les muqueuses sont cyanosées, et de la nourriture est fréquemment retrouvée dans la bouche des animaux touchés. De plus, le péristaltisme des intestins n’étant pas interrompu, des fecès sont retrouvés expulsés au sol. Au niveau du système nerveux, des lésions de congestion avec pétéchies sont observées, avec parfois du sang coagulé retrouvé au niveau de l’oreille interne et moyenne. L’autopsie doit être réalisée le plus rapidement possible après la mort de l’animal, ce qui n’est pas toujours possible en pratique (1).

Pronostic : Très sombre, presque toujours fatal


 Traitement : Aucun. Nursing pour les survivants.


Sources :

  1. Cyrille S. Le foudroiement : étude lésionnelle comparée entre l’homme et l’animal. ENVT; 2012.

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