Abcès de la colonne vertébrale et ostéomyélite vertébrale

Etiologie : Souvent causés par Trueperella pyogenes ou Fusobacterium necroforum. Souvent secondaires à une infection d’un autre organe (pneumonie, arthrite septique, omphalite…) par propagation hématogène, même si le site primaire d’infection peut ne jamais être identifié. Une infection ascendante après caudectomie est aussi possible (1).


Épidémiologie : Touche principalement les animaux de moins de 2 ans (1).


Signes cliniques : Signes d’une atteinte focale de la moelle épinière, les déficits évoluant selon la localisation de la lésion.

  • Une parésie (tétraparésie ou parésie des postérieurs seulement selon la localisation) avec ataxie pouvant évoluer en paralysie est présente.
  • Une hyperthermie est observée
  • Les animaux présentent souvent une ligne du dos raide et une réticence à baisser la tête et à se déplacer.
  • Des signes cliniques liés au site d’atteinte primaire (poumons, articulations, ombilic…) sont parfois présents.
  • Une complication possible est l’extension de l’infection au canal de la moelle épinière, et le développement d’une méningite. Dans ce cas, l’animal présentera alors un abattement marqué avec une hyperthermie importante, des convulsions et un opisthotonos, ainsi que d’autres signes cliniques (cf fiche Méningite).
  • La ou les vertèbres atteintes peuvent présenter une fracture pathologique suite à l’atteinte, entraînant l’apparition de signes aigus et sévères (cf fiche Fractures de la colonne vertébrale) (1).

Diagnostic différentiel :

  • Fracture vertébrale pathologique secondaire à une ostéopénie nutritionnelle (déficit en vitamine D, en calcium ou en cuivre)

Diagnostic expérimental :

  • Radiographie de la colonne vertébrale (mise en évidence d’ostéolyse, de fractures ou d’ostéoprolifération). Difficile chez les bovins adultes.
  • Un scanner est possible, mais très couteux et réservé aux animaux de très grande valeur.
  • Des analyses sanguines permettent la mise en évidence d’une inflammation chronique (augmentation du fibrinogène et des globulines).
  • Si l’infection est au niveau de l’espace sous-arachnoïdien, le LCR présente une neutrophilie avec une augmentation des protéines (1)

Pronostic : Sombre, car souvent fatal, et traitement fonctionnant rarement lorsque des signes cliniques neurologiques sont apparus.


 Traitement :

  • Si l’affection est reconnue précocement, une antibiothérapie d’au moins 4 semaines peut être envisagée. Idéalement, le choix de l’antibiotique doit se faire après analyse et culture du LCR ou du sang. Empiriquement, la pénicilline ou le florfénicol sont employés.
  • Des AINS peuvent aider à gérer la douleur.
  • Drainer chirurgicalement l’abcès et cureter l’os nécrosé est possible, mais l’importante musculature et les difficultés d’accès à la colonne chez les bovins rendent ces opérations difficiles.

Sources :

  1. Francoz D, Couture Y. Manuel de médecine des bovins. Med’com. 2014. 704 p.

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