Néosporose chez le veau

Chez la vache adulte, la seule manifestation clinique est un avortement. Dans certains cas, la contamination de la vache pendant la gestation peut conduire à des signes cliniques nerveux chez le veau nouveau-né (1).


Étiologie : Infection à Neospora caninum, protozoaire intracellulaire. Cycle dixène, avec des bovins hôtes intermédiaires, et les canidés (chiens notamment) hôtes définitifs. La transmission se fait par consommation d’aliments contaminés par des oocystes fécaux émis par un chien, ou par voie transplacentaire de la mère à son veau (voie majeure). Le chien se contamine par ingestion du placenta, des avortons et des annexes fœtales lors des vêlages et avortements (1).

  • Si l’infection de la mère a lieu dans le premier tiers de gestation, il y a avortement (avortement fréquent entre 3 et 7 mois de gestation) par nécrose du fœtus, envahi par le parasite (1).
  • Si l’infection a lieu après 6 mois de gestation, la meilleure réponse immunitaire du fœtus peut permettre le maintien de la gestation, et les lésions causées par Neospora sont plus limitées. Certains veaux naissent asymptomatiques mais porteurs à vie du parasite, d’autres présentent des signes cliniques nerveux (1).

Épidémiologie : Peut toucher tous les bovins, aussi bien laitiers qu’allaitants. Souvent, plusieurs avortements en série sur 2 à 3 mois (1).


Signes cliniques : les veaux atteints présentent des troubles locomoteurs, avec de l’ataxie, un défaut de proprioception, des réflexes diminués (notamment le réflexe rotulien (2)), des contractures des membres, avec parfois une exophtalmie ou des déviations des globes oculaires (1,2). Un retard de croissance important peut aussi être observé (2).


Diagnostic différentiel :

  • Autres causes d’avortements tardifs : fièvre Q
  • Anomalies congénitales à l’origine de troubles nerveux dès la naissance

Diagnostic expérimental : avortons souvent momifiés, le parasite peut être trouvé préférentiellement dans l’encéphale, le cœur, le foie et le placenta (sur avortons de 5-6 mois notamment). A l’histologie, on observe une encéphalomyélite subaiguë multifocale, associée à des myocardites et des hépatites, ainsi que des foyers de nécrose. Si l’avorton a plus de 6 mois, seule l’encéphale est intéressante à examiner. Il est possible de rechercher les anticorps spécifiques au parasite, ou de faire une PCR (1).


Pronostic : sombre.


 Traitement : Aucun. Euthanasie des veaux atteints (1).


Prévention : réforme de toutes les vaches et génisses séropositives (ainsi que leurs descendantes s’il y en a) (1,2), ne pas laisser les chiens manger les avortons et les placentas, ni les laisser libres près des aliments des bovins (1).


Sources :

  1. DORCHIES P, DUNCAN J, LOSSON B, ALZIEU J-P. Vade-mecum de parasitologie clinique des bovins. Med’com. 2012. 341 p.
  2. GDS France. Diagnostic différentiel des avortements chez les bovins : La néosporose [Internet]. 2013 [cité 7 avr 2020]. Disponible sur: http://idele.fr/fileadmin/medias/Documents/2013_01_PlanAvtsBVS_Annexe06_Fiche_Neosporose.pdf

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