Méningo-encéphalite à HerpesVirus bovin

Etiologie : Herpesvirus bovin de type 5 (rarement de type 1)

  • BHV1 : responsable d’avortements, de la rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR), de vulvovaginite pustuleuse infectieuse (IPV), et rarement de méningites (1). /!\ le virus de l’IBR est un danger sanitaire de 2ème catégorie !
  • BHV5 : neurotropisme marqué, cause fréquente de méningo-encéphalite (1) fatale (2).

Epidémiologie : Rare en France. Gravité modérée chez adultes (porteurs sains possibles, notamment taureaux de reproduction dont le sperme est contaminé (2)), forte létalité chez jeunes (1) notamment chez les animaux de moins de 2 ans (3). (BoHV-5 affecte seulement des animaux de moins de 2 ans (3)). Affection sporadique (parfois touche plusieurs membres du troupeau), souvent suite à un stress ou un traitement à base de corticoïdes. Infection du SNC via la muqueux nasale ou génitale, transmission du virus via sécrétions biologiques. Les moutons et chèvres semblent être des réservoirs pour le virus (1).


Pathogénie : Infection du système nerveux central via la muqueuse olfactive ou génitale suite à une infection intra-nasale, une saillie ou à une réactivation du virus. Le virus persiste au niveau du ganglion trigéminal (1). Des transmissions indirectes sont possibles via des aliments contaminés ou des semences contaminées lors d’inséminations (2).


Durée d’incubation : 1 semaine environ (après primo-infection ou réactivation) (1).


Signes cliniques évocateurs : Abattement, anorexie et faiblesse généralisée. Apparition 3 à 5 jours plus tard environ des signes cliniques nerveux : ataxie, tremblements, marche en cercle, pousser au mur, convulsions, pédalage, opisthotonos et mort. Les animaux atteints de façon sévères peuvent conserver la vue, ce qui permet de faire la différence avec d’autres affections touchant le cortex, mais une amaurose est cependant possible (1).


Autres signes cliniques: signes respiratoires avecepiphora et jetage possible, en parallèle d’une sialorrhée, d’un bruxisme et des signes nerveux (surtout si infection avec BoHV1) (1), hyperthermie inconstante.


Evolution : mort en 2 à 5 jours. Très rares cas d’affections modérées avec guérison.


Diagnostic différentiel :

RageMaladie d’AujeszkyEncéphalite à Bo-HV5
Incubation20-150 jours3-7 jours4-7 jours
DébutInsidieuxBrutalBrutal
AgressivitéMarquée (inconstante chez bovins)RareAbsente
Troubles psychiques+++++
ParalysieDurable, ManifestePré-agoniquePré-agonique
PruritRareIncoercible, démentielAbsent
BeuglementRauque, constant, semblable au braiement de l’ânePlainte, rarePlainte, rare
Évolution2-5 jours6 à 48 heures2-11 jours
Diagnostic différentiel détaillé entre la rage, la Maladie d’Aujeszky et l’encéphalite à Bo-HV5

Diagnostic expérimental : isolement viral (sécrétions nasales, sperme), PCR, la sérologie ne permet pas la différence entre BHV1 et BHV5, mais la PCR le permet. La séroconversion prend 7 à 10 jours (1). A l’autopsie, une méningo-encéphalomyélite non suppurée diffuse affectant la substance blanche et la substance grise est observée (1) ainsi que des lésions pulmonaires marquées (pétéchies, congestion et signes de broncho-pneumonies) (2).


Pronostic : Très sombre chez les jeunes. Sombre chez l’adulte.


 Traitement : Symptomatique (contrôle des convulsions, AINS), vaccination préventive possible avec le vaccin contre BHV1 (efficacité non prouvée contre BHV5)(1)


Sources :

  1. Peek SF, Divers TJ. REBHUN’S DISEASES OF DAIRY CATTLE, THIRD EDITION. Elsevier; 2018. 849 p.
  2. Del Médico Zajac MP, Ladelfa MF, Kotsias F, Muylkens B, Thiry J, Thiry E, et al. Biology of bovine herpesvirus 5. Vet J. mai 2010;184(2):138‑45.
  3. Schelcher F, Lacroux C, Corbière F, Foucras G, Meyer G, Andréoletti O. Démarche diagnostique dans les maladies nerveuses des ruminants. Bull GTV Hors-sér Neuropathol Rumin 2003. 2003;9‑17.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *