Intoxication par le sorgho

Concernant les plantes toxiques, le site VegeTox est une bonne source d’informations


La plante : De la famille des Graminées. Elle peut être riche en hétérosides cyanogénétiques (dhurrine) et en nitrates (1). Cultivée pour les grains ou pour l’ensilage, surtout dans le sud de la France. Existence de plusieurs variétés : Sorgho à balais, Sorgho d’Alep, sudan-grass, variétés hybrides (2). Plantes toxiques uniquement lorsqu’elles sont jeunes (croissance), plus de toxicité lorsqu’elles sont sèches (2).


Epidémiologie : La toxicité du sorgho fourrager est maximale au moment de la croissance, et est augmentée après une sécheresse ou une période de gel. Les jeunes feuilles sont la partie la plus toxique de la plante. Le risque est important lorsque cette plante est consommée en grande quantité sur une courte période critique (la croissance ici), ce qui est par exemple le cas si des bovins s’échappent sur une parcelle cultivée (1).


Dose létale : Environ 1 kg de plante fraiche pour un bovin adulte (2).


Durée d’incubation : environ 15 minutes (1).


Signes cliniques : Mort subite possible (1).  Signes de dyspnée, muqueuses rouges brillantes, stupeur, tremblements musculaires, convulsions, démarche chancelante. Dans les cas graves, décubitus et mort par asphyxie possible (2). Une ataxie est observée, ainsi que des cystites avec une incontinence urinaire et émission d’urines par petits jets, une photosensibilisation et des effets tératogènes (arthrogrypose notamment) possibles. Une paralysie flasque progressive des postérieurs et de la queue est observée, avec des déficits proprioceptifs. La température est normale, et l’appétit est conservé (3).


Diagnostic différentiel :


Diagnostic expérimental : feuilles retrouvées dans le rumen, odeur d’amande amère parfois perceptible à l’ouverture du cadavre, avec sang rouge vif et coagulation lente (1). Un dosage de l’acide cyanhydrique est possible mais complexe, et donc peu fait en pratique. Il doit être fait juste après la mort et congelé rapidement, dans des conditions anaérobies car très volatil. Un dosage négatif n’est donc pas fiable (1)


Pronostic : Assez sombre, séquelles souvent présentes (3).


 Traitement : Administrer 3 g de nitrite de sodium (NaNo2) et 15 g de thiosulfate de soude (2).


Sources :

  1. Coulon S. Diagnostic différentiel des morts subites chez les bovins au pré : approche réalisée à partir de l’exploitation des bases de données du CNITV et de BNESST. Thèse d’exercice vétérinaire, Lyon; 2006.
  2. Sorgho [Internet]. Toxicologie végétale vétérinaire. 2020 [cité 18 févr 2020]. Disponible sur: http://vegetox.envt.fr/Menus-html/nomsfrancaisfinal.htm
  3. Burrows GE, Tyrl RJ. Toxic plants of North America Second Edition. Wiley-Blackwell. 2013. 1386 p.

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