Fractures et luxations de la colonne vertébrale

Étiologie : traumatismes, notamment lors d’un transport ou d’un mouvement d’animaux, lors de parage ou de soins dans une cage de contention hydraulique ou lors de chevauchement (chaleurs, saillie…). Des fractures thoracolombaires peuvent arriver lors d’extraction forcée d’un veau (1).


Épidémiologie : relativement peu fréquent. S’il y a plusieurs cas de paralysie soudaine au sein d’un troupeau, des fractures pathologiques secondaires à des ostéopénies nutritionnelles doivent être envisagées (manque de calcium, de cuivre ou de vitamine D) (1).


Signes cliniques : Variables selon la localisation de la lésion, et de la compression sur la moelle épinière.

  • Apparition généralement aiguë, avec augmentation possible de la sévérité des signes quelques heures après les premiers signes.
  • Visuellement, la colonne vertébrale peut sembler asymétrique. Il faut la palper sur toute la longueur (la zone lombaire pouvant être palpée par l’extérieur mais aussi par palpation transrectale), afin de repérer toute zone de douleur, gonflement ou emphysème.
  • Dans les cas de fractures pathologiques (dues à des carences alimentaires notamment), d’autres fractures peuvent être concomitantes (côtes, membres…) (1).
  • Une parésie postérieure, avec une ataxie et cyphose plus ou moins marquée, peut s’aggraver avec le temps.
  • En fin d’évolution ou selon la zone touchée, l’animal peut se retrouver en décubitus, incapable de se relever (2).
  • Lorsque la fracture est au niveau cervical, le bovin peut ne pas réussir à relever l’encolure et la tête, voir doit brouter l’herbe appuyée sur ses genoux (2).
  • Lors de luxation sacro-iliaques (secondaires à un vêlage difficile souvent), la vache présente un décubitus temporaire si subluxation, ou une incapacité à se lever si luxation totale. On observe une élévation des ailes de l’ilium par rapport au rachis lombaires, avec une diminution du diamètre de la filière pelvienne à la palpation. En cas de luxation totale, la récupération d’aplomb et d’une démarche normale sont peu fréquents (2).

Diagnostic différentiel :


Diagnostic expérimental :

  • Radiographie possible, notamment chez les jeunes bovins. L’IRM et le scanner sont des outils de choix, mais pratiquement jamais utilisés chez les bovins en pratique.
  • Le LCR peut révéler la présence de sang ou une xanthochromie en cas de traumatisme plus ancien (au moins plus de 24h) (1).

Pronostic : réservé à sombre. Les animaux avec des contusions de la moelle sans fracture peuvent rester en production avec des soins adaptés, mais leur production ne sera jamais équivalente à celle d’un animal sain. Dans les cas de fractures pathologiques, le pronostic est mauvais (1)


 Traitement :

  • Aucun, souvent l’euthanasie est pratiquée.
  • Si un traitement doit être mis en place, il faut placer l’animal dans un espace confortable, et réduire l’œdème à l’origine de la compression de la moelle épinière. L’usage de corticostéroïdes est controversé, mais l’usage de mannitol est possible. Des AINS permettent une analgésie. Des soins sont nécessaires pour éviter les lésions dues au décubitus prolongé (escarres, myopathies, plaies…). Les traitements chirurgicaux ne sont que très rarement tentés chez les bovins (1).

Sources :

  1. Francoz D, Couture Y. Manuel de médecine des bovins. Med’com. 2014. 704 p.
  2. Blowey RW, Weaver AD. Guide pratique de médecine bovine. MED’COM. 2006. 229 p.

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