Babésiose – forme nerveuse

= Piroplasmose


Forme nerveuse rare, souvent en fin d’évolution sur les cas graves.


Etiologie : Contamination via morsures de tiques du genre Ixodidae (tiques dures, Ixodes ricinus par exemple), par des babésies (protozoaires) de 2 espèces (en France) : Babesia divergens ou Babesia major (1).


Epidémiologie : Très rare. Souvent plusieurs cas sur une même parcelle. Jeunes animaux très peu sensibles, contrairement aux adultes. Les cas les plus graves sont observés chez les vaches gestantes ou allaitantes (1). Si Babesia divergens est pathogène, Babesia major est plus souvent à l’origine d’affections asymptomatiques.  Le stress semble être un élément aggravant ou déclencheur des babésioses, tout comme les maladies intercurrentes. Selon les zones géographiques, deux situations sont possibles :

  • En cas d’état « enzootique stable », la pression d’infection est forte, et les veaux sont protégés des formes cliniques par l’immunité colostrale et leur âge. Les formes cliniques sont alors rares ou très peu marquées, et l’immunité est forte. Une parasitémie faible peut cependant entraîner une contamination des tiques du secteur où vivent les animaux, et donc en faire un nouveau réservoir à babésies.
  • Dans le second cas, en état « enzootique instable », la pression d’infection est faible, les tiques infectées sont rares, et les veaux sont peu ou pas exposés dans leurs premières années de vie. Les primo-infections d’adultes dans ces conditions entrainent donc fréquemment des signes cliniques graves, associés à une mortalité élevée (1).

Durée d’incubation : entre 5 et 8 jours (2).


Signes cliniques évocateurs :

  • Anorexie, baisse de production, diarrhée « en corde », avec spasmes du sphincter anal et émission des fèces sous forme de jets, en alternance avec des phases de constipation.
  • Une anémie est observée, avec des muqueuses pâles à jaunâtres (développement d’un ictère hémolytique pré-hépatique). L’anémie foudroyante peut causer une mort rapide en 24 à 48h.
  • Une hyperthermie avec hémoglobinémie et hémoglobinurie (émission d’urines mousseuses et couleur « café » suite à la bilirubinémie).
  • Dans les cas graves, la mort peut survenir en quelques jours (1).

Signes cliniques nerveux : des signes cliniques nerveux peuvent être observés, notamment des modifications du comportement (1). Ils sont généralement frustes et apparaissent en fin d’évolution (2). Une forme suraiguë peut entrainer la mort en 24 à 48h avec hyperthermie marquée, anémie foudroyante, prostration et signes nerveux frustes (chez les vaches laitières hautes productrices ou chez des vaches venant d’une autre région) (2).


Diagnostic différentiel (en cas de signes cliniques nerveux) :


Diagnostic expérimental : frottis sanguin afin de mettre en évidence les babésies. On peut aussi remarquer une anisocytose (due à l’anémie hémolytique régénérative). La sérologie n’aide pas au diagnostic mais permet d’avoir une idée du statut de l’élevage. A l’autopsie, un ictère est présent, avec splénomégalie, un foie décoloré, une bile épaisse, des reins hypertrophiés et noirâtres et des pétéchies sur l’endocarde et le péricarde (1).


Pronostic : Si le diagnostic est précoce, le pronostic est bon. Dans les formes aiguës, il est réservé si l’hématocrite est inférieur à 15%, si la numération des hématies est inférieure à 2.106/mL et si l’ictère est important. Dans certains cas graves, si survie, la convalescence est longue, et de fréquentes complications hépatiques et rénales existent suite à l’hémolyse importante. Le pronostic économique est toujours sombre (1).


 Traitement : utilisation d’imidocarbe (temps d’attente très long : 213 jours pour la viande et les abats, 6 jours pour le lait (3)), et traitement symptomatique : hépatoprotecteur, antipyrétiques, transfusion possible en dernière intention (1).


Prévention : Imidocarbe possible en prophylaxie (dose différente de la dose curative) (1).


Sources :

  1. DORCHIES P, DUNCAN J, LOSSON B, ALZIEU J-P. Vade-mecum de parasitologie clinique des bovins. Med’com. 2012. 341 p.
  2. Rebaud A. Elements d’épidémiologie de la babésiose bovine à Babesia divergens dans une clientèle des monts du lyonnais. Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon ; 2006.
  3. ANSES. Résumé des caractéristiques du produit :  Carbesia [Internet]. 2019 [cité 9 avr 2020]. Disponible sur : http://www.ircp.anmv.anses.fr/rcp.aspx?NomMedicament=CARBESIA

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