Etiologie : Eimeria bovis et Eimeria zuernii. Ces deux coccidies ont une période prépatente de 15 à 20 jours et une période patente de 11 jours.(1)
Epidémiologie : Assez rare sous la forme nerveuse (< 1% des infectés par Eimeria sp.). Retrouvée dans les ateliers d’engraissement de veaux, notamment en hiver, chez des animaux âgés de plus de 6 mois en général (2) et moins de 2 ans (3). Associée à une coccidiose digestive, qui elle est très fréquente. On suppose qu’une protéine soluble serait responsable de la neurotoxicité de ces coccidies. (4)
Durée d’incubation : Fait suite à une coccidiose digestive clinique, pouvant survenir quelques jours à quelques mois après celle-ci (2).
Signes cliniques évocateurs : signes digestifs précèdent les signes nerveux
- Diarrhée avec ténesme, anémie et hyperthermie possibles
- Abattement marqué, hyperesthésie, mouvements incoordonnés avec ataxie puis convulsifs avec chutes possibles.
- Ils deviennent ensuite incapables de se relever, et présente un opisthotonos marqué, une sialorrhée, un nystagmus et des fasciculations musculaires. La stimulation de l’animal peut provoquer des crises de convulsions.
- Décès de l’animal en 1 à 5 jours dans de très nombreux cas, possible rétablissement en 1 semaine (4). Dans certains cas, les animaux se relèvent quelques minutes après la fin des crises convulsives et une rémission spontanée rapide est observée (2).
Diagnostic différentiel : (5)
Diagnostic expérimental :
- Une coproscopie permet de mettre en évidence la présence d’oocystes d’Eimeria dans les fèces. (de quelques milliers à quelques millions/g de fèces)
- Les bilans sanguins, hormis une possible hyperglycémie et une baisse de la concentration hépatique en cuivre, n’apportent pas d’informations particulières dans les cas de coccidioses nerveuses : les valeurs de sodium, potassium, calcium, phosphore et magnésium sont normales, la numération formule aussi.
- Aucune lésion macroscopique visible sur le SNC à l’autopsie, parfois un léger œdème. Au niveau digestif, lésions importantes sur le caecum, le colon et l’iléon.
Pronostic : Entre 70 et 90% de mortalité chez les veaux atteints de signes nerveux malgré le traitement(6)
Traitement :
- Sulfamides et diclazuril ou toltrazuril pour lutter contre les coccidies.
- Symptomatique : 2 à 4 mL/kg SC de gluconate de calcium et 50 à 100 mL en IV lente de sulfate de magnésium
- Le traitement est souvent inefficace, avec des décès fréquents des veaux atteints. La prévention est plus efficace que le traitement.
Sources :
- Smith BP. Large animal internal medicine, fifth edition. Elsevier. 2015.
- Jolley WR, Bardsley KD. Ruminant Coccidiosis. Vet Clin North Am Food Anim Pract. nov 2006;22(3):613‑21.
- Schelcher F, Lacroux C, Corbière F, Foucras G, Meyer G, Andréoletti O. Démarche diagnostique dans les maladies nerveuses des ruminants. Bull GTV Hors-sér Neuropathol Rumin 2003. 2003;9‑17.
- Francoz D, Couture Y. Manuel de médecine des bovins. Med’com. 2014. 704 p.
- MATHIS J-L. AIDE AU DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL DES TROUBLES A EXPRESSION NERVEUSE EN HYPER CHEZ LES BOVINS. Thèse d’exercice vétérinaire, Lyon; 2008.
- Jacquiet P. La coccidiose de forme nerveuse chez les ruminants. Bull GTV Hors-sér Neuropathol Rumin 2003. 2003;62‑3.